• 30. Où vivaient donc nos chers artistes yougoslaves?

    30. Où vivaient donc nos chers artistes yougoslaves?

     

    Carte 1: Slovénie et Croatie. L'on s'est inspiré de la cartographie des ouvrages de Nebojsa Tomasevic (la Bible de ce blog) que l'on a retranscrite grosso-modo avec les frontières actuelles des pays issus de l'ex-Yougoslavie. Certains lieux ne sont que des villages. Il n'y a pas de lieu mentionné en Bosnie-Herzégovine. Cependant, certains peintres sont évoqués semble-t-il dans ce blog (nous recherchons!)

    Au nord-ouest de ce qui fut la Yougoslavie (voir le second article dans ce blog: "un zeste d'histoire yougoslave"), se trouve un pays de montagnes (les Alpes), accolée à l'Autriche et à l'Italie. C'est la Slovénie (ex-république socialiste de Slovénie). Aux XVIIIème et XIXème siècles, les paysans slovènes ont pris l'habitude de peindre leurs chaumières et dessiner des scènes de tous les jours, "des scènes bibliques et des animaux fabuleux". Les peintres naïfs ont tout simplement fait  revivre cette tradition bien slovène.

    La Croatie, qui dessine aujourd'hui un grand "C" et baigne ses pieds dans l'Adriatique, a pour capitale de l'art naïf Hlebine, ce village aux vieilles ruelles "poussiéreuses l'été, et boueuses l'hiver". Village niché sur les bords de la Drave dans la plaine de la Podravina, à la frontière hongroise. La Drave et ses marais. C'est à Hlebine que les trois mousquetaires Mirko Virius, Franjo Mraz et Ivan Generalic ("le boss" dans ce blog) donnèrent naissance à un mouvement artistique (voir l'article 3 de ce blog). Peu à peu d'autres peintres (souvent paysans) ont essaimé dans les villages alentour (à Gola, Molve ou Gornja Suma). Et de la capitale, Zagreb, naquirent bon nombre d'artistes qui cherchèrent l'inspiration à la campagne, pour y saisir la nostalgie de cette vie proche de la terre, une vie lente portant beau le vieux manteau des traditions.

    30. Où vivaient donc nos chers artistes yougoslaves?

     

    Carte 2: Serbie (avec la province de Voïvodine) et Macédoine du Nord. L'on s'est inspiré de la cartographie des ouvrages de Nebojsa Tomasevic (la Bible de ce blog) que l'on a retranscrite grosso-modo avec les frontières actuelles des pays issus de l'ex-Yougoslavie. Le contexte géopolitique de la région étant délicat, cette carte est espérons-le aussi neutre que souhaitée.

    Au nord de l'actuelle Serbie, frontalière de la Hongrie et de la Roumanie, se trouve la grande plaine de Voïvodine (Vojvodina), à l'époque de la Yougoslavie "province autonome". Située au carrefour des routes d'Europe centrale, la Voïvodine a vu s'installer Serbes, Hongrois, Slovaques, Roumains et Ruthéniens (peuple slave oriental). Souvent, chaque communauté s'installait dans un village propre. Parfois, elles se mélangeaient. A Kovacica, les ancêtres étaient slovaques. Ce fut le meunier du village (Martin Paluska) qui prit le premier les pinceaux dans ses moments de liberté, peu avant la seconde guerre mondiale. Et, après-guerre, des paysannes d'Uzin, village à forte communauté roumaine, se mirent à peindre des personnages traditionnels. Enfin, à Novi-Sad, deux hongrois se firent un nom: Emerik Fejes (fabricant de boutons) et Pal Homonaj (un menuisier).

    Au sud de la Serbie (actuel Kosovo), c'est au village d'Oparic que le paysan Janko Brasic fit naître l'art naïf, exposant dès 1933. Il allait rapidement influencer d'autres artistes autodidactes dans la région. Dans la capitale, Belgrade, s'installèrent des peintres célèbres, même le croate Franjo Mraz, l'un des "trois mousquetaires de Hlebine". A Svetozarevo fut inaugurée dans les années 1960 une galerie d'art naïf. Existe-t-elle encore?

    Enfin, tout au sud se trouvait la "république socialiste de Macédoine", aujourd'hui Macédoine du Nord. Un pays montagneux, qui gardait au XXème les traces de siècles d'occupation ottomane. Un pays de bergers, de tisseurs, connus pour ses sculptures en bois. C'est à Skopje que Djordje Sijakovic a peint "A la recherche du bonheur", quête universelle!

    Merci au livre de Nebojsa Tomasevic pour l'élaboration de ce chapitre.

    Cebizar Lémek

    Cébizar se dit que les années passent et qu'il n'ira sans doute jamais voir le musée d'art naïf de Hlebine, ni les hérons dans les marais de la Podravina... Les années passent et les peintres ici évoqués nous ont quittés pour la plupart. L'âge d'or de leur reconnaissance (les années 1960 et 1970) s'éloigne doucement, comme une barque s'en va vers le large. Ce blog parle d'eux au présent, puisque leurs peintures continuent à nous parler. Non?

    Merci encore aux internautes qui atterrissent sur ces pages, et parfois s'y attardent. 


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